INTERVIEW DIAKITÉ Ibrahim (Défenseur central de l’ASEC Mimosas)
On a confiance en nos capacités
DIAKITÉ Ibrahim, défenseur central, formé à
l’Académie MimoSifcom a été promu cette saison en équipe professionnelle de
l’ASEC Mimosas et a retrouvé un ancien partenaire de jeu avec qui il forme un
tandem prometteur. Dans cette interview, il nous livre ses impressions sur la
première partie de saison de son équipe, son adaptation et ses ambitions pour
les défis à venir.
Pourrais-tu nous raconter les circonstances qui ont mené à
ta promotion au sein de l’équipe professionnelle de l’ASEC Mimosas et partager
tes ressentis à ce sujet ?
Il faut d’abord retenir que j'ai débuté à Adjamé-Mosquée,
dans un petit centre de formation nommé ASNA (Association Sportive Niafa Club
Adjamé). C'est lors d'un match amical que ce centre a disputé à Sol Béni que le
coach Pascal THÉAULT m'a repéré et m'a invité à passer un test
approfondi de deux semaines à l'Académie MimoSifcom, test qui s'est avéré
concluant. Un mois plus tard, nous avons effectué une tournée européenne en
Suède et en Autriche, où j'ai été sélectionné pour un stage de deux semaines.
Alors que je croyais signer, une blessure à la cheville en a décidé autrement.
De retour à Abidjan, j'ai pris conscience que le chemin serait encore long,
exigeant beaucoup de travail et de sacrifices. Grâce aux précieux conseils et
au soutien des coachs Benoît YOU et Franck DESHAYES, ainsi qu'à
l'encouragement de ma famille, j'ai retrouvé ma motivation. Après un tournoi
avec les U20 de l’ASEC Mimosas, j'ai eu l'opportunité de rejoindre l'équipe
professionnelle cette année, et je dois avouer que les débuts n'ont pas été
faciles, mais je n'ai jamais abandonné. Après chaque entraînement, le coach AKASSOU
Koutouan prenait le temps de m'appeler chaque soir, même quand j'étais chez
moi, pour me remonter le moral. Puis, le coach Julien CHEVALIER m'a
donné ma chance à l’occasion de la 12e journée de Ligue 1 contre le
Lys de Sassandra. Il m'a mis en
confiance en me conseillant de jouer simplement et de me libérer mentalement.
C'est à partir de ce moment-là que tout a basculé, et aujourd'hui, je me sens
vraiment bien.
Comment fait-on pour s’intégrer aussi facilement dans un
tel groupe qui vise des objectifs aussi élevés ?
Je savais que mon intégration serait un processus, surtout
dans une équipe qui vise des objectifs élevés. Il fallait prendre le temps de
s’adapter, de comprendre les attentes du coach et des coéquipiers. A la base,
je suis milieu de terrain. Il a fallu m’adapter à mon nouveau poste dès mon
admission à l’ASEC Mimosas. Pour vous dire qu’il faut en toute chose, avoir une
bonne capacité d’adaptation. Le plus important, c’est de montrer que tu peux
être utile à l’équipe.
Tu retrouves un ami (DOUMBIA Kalil) avec qui tu as déjà
évolué au quartier, qu’est-ce que cela t’apporte sur le terrain ?
Je sais de quoi DOUMBIA est capable, et cela me
permet de jouer plus sereinement, en sachant que je peux compter sur lui dans
chaque situation. Cette confiance mutuelle se ressent sur le terrain et dans
les décisions que l’on prend. On a déjà cette complicité depuis notre petit
centre de formation à Mossikro, même si cela faisait un moment qu’on ne jouait
pas ensemble. Dès qu’on se trouve sur le terrain, il y a un langage tacite qui
s’installe entre nous. Cela crée évidemment une bonne dynamique.
Le début de saison a été un peu difficile, comment l'équipe
a-t-elle fait face à ces premières difficultés, et comment chacun des joueurs
se motive pour rebondir ?
C’est important de garder une mentalité positive. Même
quand on traverse une période difficile, il ne faut pas se laisser ronger par
le doute. Le coach insiste beaucoup sur l’aspect mental. On sait qu’il faut
rester concentré, même quand les choses ne vont pas dans le bon sens.
Outre le mental sur lequel insiste le coach, quel a été son
discours durant ces moments difficiles ?
Il nous a toujours dit de ne pas perdre de vue nos
qualités, et qu’il est essentiel de revenir à notre jeu collectif et notre
détermination. Le coach nous a fait comprendre que chaque équipe passe par des
hauts et des bas, mais que la confiance est quelque chose qui se construit jour
après jour. Au final, il nous a rappelé qu’il n’y avait pas de secret et que
seul le travail paye.
Finalement, malgré ces débuts difficiles, l’équipe se
qualifie en quart de finale de la Coupe de la Confédération CAF. Quel est ton
sentiment après avoir passé l’étape décisive des matchs de poules ?
Bien sûr, nous sommes heureux d’avoir franchi cette étape.
C’est un moment à célébrer, mais il ne faut pas perdre de vue nos objectifs. On
sait que chaque match est une nouvelle bataille, et il faut garder l’humilité
pour continuer à avancer. L’objectif reste d’aller le plus loin possible dans
la compétition. Les quarts de finale sont un nouveau défi, et on sait que ce
sera encore plus compliqué. Mais on est prêts. C’est une belle opportunité de
montrer de quoi on est capables face à des équipes très fortes. On a confiance
en nos capacités.
Qu’est-ce que tu penses de la dynamique de groupe actuelle
après avoir surmonté ces obstacles ? Vous sentez-vous plus unis et plus
confiants pour la suite ?
Notre qualification en quart de finale de la Coupe de la
Confédération a vraiment boosté la confiance de l’équipe. Après une période
difficile surtout en Ligue 1, on sent maintenant qu’on est capables de relever
les défis ensemble. Chacun se sent plus confiant dans son rôle et dans le jeu
de l’équipe
Qu’est-ce qui, selon toi, a fait la différence entre les
premiers matchs difficiles de la saison et cette qualification importante ?
Je pense que l’aspect mental a vraiment fait la différence.
Après les débuts difficiles, l’équipe a su garder la tête froide. C’est un
grand soulagement et une grande fierté pour toute l’équipe. On est restés
concentrés sur notre objectif, même après des résultats décevants. Ce n’était
pas facile, mais au final, ce repositionnement est la récompense de notre
travail acharné.
Quels sont tes objectifs à court et à long terme ?
À court terme, mon objectif principal est de remporter le
championnat national et tous les trophées qui seront mis en jeu dans notre pays
puis continuer à nous battre en Coupe de la Confédération. Nous avons atteint
les quarts de finale, mais notre objectif est d’aller encore plus loin. On veut
atteindre les demi-finales, voire la finale, et donner le maximum pour
représenter notre équipe et nos supporters. À plus long terme, j’aimerais avoir
l’opportunité d’évoluer dans un club européen. Je sais que c’est un long
chemin, mais je me concentre sur chaque étape pour y arriver.
Avec le tandem que tu formes avec ton ancien coéquipier
DOUMBIA Kalil, qu’est-ce que vous espérez accomplir ensemble pour la suite de
la compétition ?
On n’a pas besoin de beaucoup parler pour se comprendre. Il
suffit d’un regard ou d’un mouvement pour savoir ce que l’autre veut faire.
Cette facilité de communication est un gros point fort. Notre objectif, c’est
de continuer à exploiter cette connexion et d’apporter des solutions défensives
à notre équipe.
Quels sont les éléments que tu souhaites améliorer
personnellement ou en équipe pour continuer à progresser et viser plus haut ?
Personnellement, je veux travailler sur ma concentration
dans les moments clés des matchs. Il y a parfois des instants cruciaux où il
faut savoir être décisif et irréprochable. J’aimerais être encore plus présent
lors de ces moments décisifs pour aider mon équipe à remporter ses matchs.
Avec la qualification en quarts de finale, les Actionnaires
peuvent-ils nourrir de plus grandes attentes pour la suite de la compétition ?
Quel message aimerais-tu leur adresser ?
Nous
sommes tous unis dans cet objectif commun. On sait que les attentes sont
grandes, mais nous allons tout faire pour satisfaire les Actionnaires. On est
prêts à tout donner, et on espère pouvoir offrir des résultats qui les rendront
fiers. Ils peuvent compter sur nous pour donner le meilleur de nous-mêmes à
chaque match.