INTERVIEW Alexandre COPPOLANI (Préparateur physique de l’ASEC Mimosas)

Ensemble, nous construirons quelque chose de grand

À peine une semaine après son arrivée à l’ASEC Mimosas, le jeune préparateur physique français a accepté, sans détour, d’accorder sa toute première interview exclusive au Magazine ASEC Mimosas – Les Enfants s’amusent. Découvrez ses premiers mots.

Pouvez-vous vous présentez et quel est votre parcours professionnel jusqu’ici ?

Je suis Alexandre COPPOLANI, préparateur physique depuis une dizaine d’années. J’ai suivi un parcours universitaire en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS), complété par un diplôme international de préparation physique, avec une spécialisation en réathlétisation et en nutrition.

J’ai commencé ma carrière en France, à l’AC Ajaccio, auquel je suis très reconnaissant pour m’avoir donné ma première chance. D’origine corse, j’ai toujours été passionné de sport, et plus particulièrement de football.

J’ai ensuite eu l’opportunité de travailler dans plusieurs grands clubs africains : Mangasport (Gabon), TP Mazembe (RD Congo), RS Berkane (Maroc), Horoya AC (Guinée), ainsi que pour les sélections nationales U23 de la RDC et A du Mali.

À ce jour, j’ai accumulé environ 300 matchs en clubs, 30 matchs de compétitions africaines (Coupe de la Confédération et Ligue des Champions) et 30 rencontres internationales avec les sélections. J’ai notamment participé à la CAN 2023 et aux Jeux Olympiques Paris 2024.

 

Comment s’est faite votre arrivée à l’ASEC Mimosas ? Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre ce club légendaire ?

Tout s’est passé très vite, juste après une saison réussie avec Horoya AC, ponctuée par un titre de champion de Guinée. Le contact avec l’ASEC Mimosas a été rapide, et dès les premières discussions, nous avons senti une vraie convergence de visions.

Quand on a l’opportunité de rejoindre un club aussi prestigieux que l’ASEC Mimosas, il ne faut pas hésiter. J’ai pris cette décision avec le cœur, même si cela impliquait de quitter Horoya AC.

Ce qui m’a motivé surtout, c’est le projet sportif à court et long terme. Il y a ici une vraie ambition, une volonté de construire, et c’est exactement ce que je recherche.

 

Comment comptez-vous gérer vos deux fonctions, ici à l’ASEC Mimosas et avec la sélection du Mali ?

C’est avant tout une question d’organisation. La proximité géographique entre la Côte d’Ivoire et le Mali facilite les choses. Je ne serai absent que 7 à 8 jours lors des trêves internationales.

Et je peux compter sur un staff très compétent pour assurer la continuité du travail.

J’ai déjà concilié deux fonctions dans mes expériences passées à Berkane et à Horoya. La planification se fait sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois, et on adapte les charges de travail en conséquence.

D’ailleurs, avec l’utilisation fréquente des stades ivoiriens par les sélections pendant les trêves, le championnat pourrait être régulièrement suspendu, ce qui nous laissera de la marge.

 

Vous avez une belle expérience sur le continent, notamment avec les Aigles du Mali. Qu’est-ce qui vous attire autant dans le football africain ?

Cela fait bientôt 8 ans que je travaille en Afrique. Pour moi, l’Afrique est le cœur du football. Sans les joueurs africains, le football européen ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.

J’apprécie aussi beaucoup la mentalité : elle ressemble à celle de la Corse, avec des valeurs de solidarité, de famille, de combativité.

Je le dis souvent : je me sens africain avant même de me sentir français. Mon entourage, mes amis, ma vie sont dans ce continent. Et le niveau du football africain est exceptionnel. On l’a encore vu lors de la dernière CAN.

 

Que saviez-vous de l’ASEC Mimosas avant de signer ?

L’ASEC Mimosas est une équipe que je connais depuis longtemps. J’ai même eu l’occasion de jouer contre elle lors de mon passage à Mangasport.

C’est un club légendaire, respecté à travers l’Afrique et connu bien au-delà.

C’est une vraie fierté d’en faire partie aujourd’hui. Le palmarès parle de lui-même.

Notre objectif cette saison est clair : aller chercher un 30e titre de Champion de Côte d’Ivoire. Les supporters le méritent. L’ASEC Mimosas, c’est aussi la vitrine du football ivoirien sur le continent.

 

Dans quel état de forme avez-vous trouvé le groupe ?

Je suis arrivé une dizaine de jours après la reprise officielle, car j’étais encore sous contrat avec Horoya AC.

J’ai trouvé un groupe réactif, motivé, qui adhère bien au travail proposé. Il reste encore du travail sur le plan physique, mais nous avons le temps devant nous : 4 semaines de préparation locale, et plus de 6 semaines avant le début des compétitions africaines.

Je suis confiant. Les joueurs font preuve de sérieux et de rigueur. C’est prometteur.

 

Quelles sont vos premières impressions après ces deux semaines avec l’équipe ?

Très bonnes. Je sens un groupe uni, travailleur, encadré par un staff engagé et exigeant.

Il y a un vrai potentiel. Certains joueurs affichent déjà des profils athlétiques très intéressants. Nous allons capitaliser sur les qualités de chacun plutôt que de nous focaliser sur leurs lacunes.

L’objectif est d’avoir une équipe physiquement prête dès la reprise, et capable de tenir toute la saison.

 

Comment préparez-vous le groupe pour être performant sur l’ensemble de la saison, avec un calendrier aussi dense ?

Nous avons déjà identifié les axes de travail prioritaires grâce à des tests individualisés. La programmation physique est faite pour les 8 prochaines semaines, sous forme de micro-cycles.

Le travail physique se poursuivra toute la saison, avec une nouvelle phase de préparation à mi-saison.

En ce qui me concerne, je prépare mes joueurs pour jouer 120 minutes, pas seulement 90. C’est désormais une réalité du football moderne.

Nous allons aussi travailler étroitement avec le staff médical pour assurer une récupération optimale : sommeil, hydratation, nutrition… Ce sont des piliers de la performance. Et c’est aussi la responsabilité des joueurs d’avoir une bonne hygiène de vie pour performer et enchaîner les matchs.

 

Quel message souhaitez-vous adresser aux Actionnaires (les supporters du club) ?

D’abord, merci de m’accueillir dans ce club mythique.

Je leur demande de rester toujours derrière nous, à domicile comme à l’extérieur.

Tous les grands clubs du monde peuvent traverser des moments difficiles. Mais avec leur soutien, nous irons loin.

J’invite tous les Actionnaires à faire confiance au coach Julien CHEVALIER, à son staff et aux joueurs. Ensemble, nous construirons quelque chose de grand.

Interview réalisée par Harouna KONÉ