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Ce n’est pas la note que notre rédaction a décidé
d’attribuer à notre équipe professionnelle pour sa brillante qualification pour
les ¼ de finale de la Coupe de la Confédération même si elle la mériterait
amplement.
Il s’agit plutôt d’une statistique de plus en plus rare
dans le football mondialisé actuel puisqu’il s’agit du nombre de joueurs de
nationalité ivoirienne sur la feuille de match de notre dernière rencontre
contre Rivers United. Sur les 16 équipes engagées dans cette compétition, le
Réal Bamako (Mali) était la seule autre équipe à n’avoir aucun joueur de
nationalité étrangère sur le terrain et sur le banc lors de ses matchs de
groupes. En ce qui nous concerne, un seul joueur non-ivoirien a participé à cette
compétition, la récente recrue ghanéenne ZUMAH Richard, qui a disputé 69
minutes au cours des 6 matchs de groupes (24 mn contre Motema Pembe lors de la
1ère journée et 45 mn contre Rivers United lors de la 2ème journée).
Que penser de cette situation inhabituelle pour notre club
qui a connu de grands joueurs africains dans ses rangs, de Santos BROWN
(Libéria) à John ZAKI (Nigéria) en passant par Justice MOORE (Ghana), Dan
Foester KODJO (Ghana), ZONGO Mamadou (Burkina Faso) ou encore Isaya JATAU
(Nigéria) ? Comment l’expliquer et comment comprendre que malgré tout, nous
obtenions des résultats positifs sans cet oiseau rare venu d’ailleurs que tout
le monde recherche ?
Dans un premier temps, il faut faire le bilan des
recrutements de joueurs étrangers au cours des dernières années et avouer
qu’ils n’ont pas été extraordinaires. Les derniers joueurs en provenance de
pays africains à avoir performé dans notre club sont certainement le ghanéen
SEKYERE Mark et le gardien de but burkinabè Hervé KOFFI.
Cette difficulté d’attirer les meilleurs joueurs africains
peut certainement s’expliquer par l’attractivité de notre club (et de la
majorité des clubs africains), ces joueurs étant avant tout focalisés (comme
les nôtres) par les sirènes européennes. Quitte à revenir plus tard mais ne
voulant pas laisser passer une opportunité en Eldorado, même si celle-ci est
très souvent aventureuse car trop précoce et mal préparée.
Une autre statistique est frappante et éclaire ce qui
précède : sur les 20 joueurs ivoiriens présents sur cette même feuille de match
contre Rivers United, 12 (soit 60%) ont déjà eu une expérience dans un club
étranger et ont fait le voyage retour pour jouer dans notre club (et 8 sur les
11 titulaires soit 72 % !). Ainsi, même les joueurs ivoiriens (mis à part ceux
formés à l’Académie MimoSifcom qui passent en général par la case équipe
professionnelle avant de s’expatrier) font d’abord le choix de l’expatriation
avant éventuellement de revenir au bercail.
On note d’ailleurs cette nouvelle tendance dans le
recrutement des clubs africains qui vont beaucoup moins chercher les joueurs
africains étrangers dans leur pays d’origine, mais plutôt dans des clubs
européens dans lesquels ils sont en difficulté, pour les relancer sur le
continent.
Dès lors, bien que notre effectif ne compte pas de joueurs
non-ivoiriens, il dispose en son sein des joueurs ayant vécu un certain nombre
d’expériences internationales plus ou moins réussies, ce qui fait d’eux des
joueurs revanchards mourant d’envie de prouver leur talent pour leur club et
pour leur pays.
A tous, nous souhaitons le meilleur.
Benoît
YOU