Chacun à sa place
Le club français préféré des ivoiriens, l’Olympique de
Marseille, a connu une drôle de semaine débutée lundi 18 septembre par une
réunion houleuse entre les représentants des supporters et les dirigeants du
club qui a abouti à la démission immédiate de l’entraîneur principal espagnol
tout juste intronisé quelques semaines auparavant. Le Président et son
directoire n’étaient pas très loin de la sortie non plus, puisque le communiqué
publié par le club, dès le lendemain de cette rencontre indiquait « qu’une relation basée sur l’intimidation ne peut garantir les conditions
minimales acceptables pour que le Directoire du club puisse continuer à
s’investir pour la transformation de l’OM ».
Sans connaître tous les tenants et aboutissants de leurs
échanges, cette situation inhabituelle nous a aussitôt emmenés à nous
interroger sur le rôle et la place des supporters dans un club en prenant bien
évidemment comme exemple l’expérience que nous avons avec les Actionnaires.
Si l’on revient quelques années en arrière, notre club
était qualifié d’ingouvernable dans les années 1980 qui connurent une dizaine
de Présidents différents, l’un chassant l’autre sous la forte pression des
Actionnaires insatisfaits et assoiffés de résultats, de changements et de
pouvoir. Et quand un nouveau Président arrivait à la tête du club, le grand jeu
consistait à prédire le nombre de mois qu’il passerait à son poste. C’était le « Coup d’État permanent » !
La même question se posa lorsque le jeune avocat
trentenaire, fils d’un ancien Président, fut nommé par le Présidium en novembre
1989 alors que le club n’avait plus remporté le championnat depuis près de 10
saisons. Que s’est-il passé pour qu’il soit toujours à la tête de cette
bouillante Institution, 34 ans plus tard, alors qu’il ne devait y durer que 3
mois ???
Il y a tout ce que nous savons de la vision de l’homme et
des actions posées pour stabiliser l’Institution, notamment des textes
fondateurs solides, tels que les statuts de l’Association signés par toutes les
forces vives du club. Leurs fondements étaient de définir des règles claires
pour tout le monde afin que chacun connaisse sa place et son rôle. Malgré cela,
il faut bien dire que la relation ne fut pas toujours idyllique entre les
Actionnaires et leur Président et certains épisodes furent particulièrement
houleux, comme cette Assemblée Générale de 1995 où sa tête devait tomber ou
encore lorsque le drapeau Mimos brûla au Stade Houphouët-Boigny et que des
slogans fort peu appropriés étaient hurlés à son visage.
Mais, à force d’explications et d’implication, une
véritable relation de confiance mutuelle s’est instaurée et malgré quelques
critiques, ici et là, inhérentes à la fonction, la relation est aujourd’hui
apaisée, chacun connaissant sa place dans l’Institution et respectant celle de
l’autre ; ce qui permet au club de grandir chaque jour un peu plus,
d’obtenir d’excellents résultats sportifs et de développer des projets à grande
échelle.
Benoît YOU