CNACO Maxime OGA Yapo (ex-président et entraîneur de la section Natation)

« L’ASEC Mimosas a sorti beaucoup d’enfants de la misère »

Qui est Maxime OGA Yapo pour les jeunes supporters de l’ASEC Mimosas ? Maxime OGA Yapo est un inspecteur de l’éducation physique à la retraite qui a passé 16 ans au service de la section natation de l’ASEC Mimosas, d’abord en tant que président et entraîneur avec pour collaborateurs au sein du staff technique MANOUAN Dadié et AMAN Gnandou. Puis j’ai troqué le costume de président contre la tenue d’entraîneur principal, à partir de 1990 avec comme collaborateurs N’GUETTIA Anédié et BILE Augustin que je salue au passage. Nous avions commencé à la Piscine d’État de Treichville avec une équipe peu performante, avant de prendre véritablement notre envol à Bingerville. Qu’est-ce qui explique ce déménagement de Treichville à Bingerville qui était devenu le repère des nageurs mimos ? Avec l’avènement du PCA Me Roger OUEGNIN en novembre 1989, l’ASEC Mimosas avait pris le pari de la construction et du développement. Dans cette veine, Jack BARBIER a pris les rênes de la section en 1990 a souhaité que la section ait son infrastructure propre. Ayant constaté que la Piscine de Bingerville était à l’abandon depuis une vingtaine d’années, il a mené les démarches pour l’obtenir et y installer le siège de la section. Et nous y sommes restés jusqu’à l’arrêt définitif de nos activités à partir de 2002. Quels sont vos bons souvenirs quand on vous parle de natation ? Les bons souvenirs sont les nombreux trophées que nous avons remportés. Mais les plus beaux sont les super trophées de la Coupe Félix HOUPHOUET-BOIGNY chez les Hommes et le trophée et de la Coupe MAMIE ADJOUA au niveau des Dames. En effet, de 1990 à 2002, nous avons plané sans partage sur le championnat national. Mais en ce qui concerne ces deux prestigieux trophées, nous n’avions pu remporter que trois éditions. En 1990 et 1991 avec SEMBENE Ouseinou (Hommes) et TOPÉ Patricia (Dames) et en 1998 avec DIARRASSOUBA Ben Maméri chez les Hommes. Qu’en est-il des moins bons souvenirs ? Naturellement ce sont nos nombreux échecs à remporter les deux prestigieux trophées dont je parlais tantôt. Lorsque vous dépensez tant d’énergie, consentez tant d’efforts durant toute une saison et qu’à la dernière journée, tout s’écroule, à un centième près, c’est cruel. Et ça, même aujourd’hui, j’ai mal, quand j’y pense. Vous souvenez-vous encore de vos meilleurs éléments ? Nous étions une équipe d’excellence. Donc tous nos nageurs étaient susceptibles de briller. Mais comme dans tous les domaines, il y a toujours des leaders qui tirent les autres, nous avions des éléments comme KONÉ Amadou, VREMEN Serge, SEMBENE Ousseinou, DIEYE Raphael, DIARRASSOUBA Ben Mameri et BAKAYOKO Cheick Tidiane, chez les Hommes. Au niveau des Dames, sans être exhaustif, TOPÉ Patricia, KRA Aya Sidonie, SEY Pamela, Katty TOURÉ (la journaliste), NÉBA Irène, ADOTEVI Joana. C’étaient de véritables guerriers et guerrières qui ne lâchaient rien. Quel était le secret de votre réussite ? Nos dirigeants directs, Jack BARBIER, Yves LAMBELIN et Jean-Loup BONDURAND, notamment, nous mettaient dans les meilleures conditions de réussite. Ils nous choyaient. Nous avions notre car. Ils assuraient la scolarité et les soins médicaux de tous les nageurs, et des primes de transport mensuelles. Bref, l’ASEC Mimosas a sorti beaucoup d’enfants de la rue ou de la précarité pour leur donner les moyens de devenir des champions, et de grandes dames et de grands hommes, aujourd’hui. Il y avait aussi le soutien des supporters ? Bien sûr ! L’ASEC Mimosas a toujours été une famille. Et les supporters étaient à nos côtés. Je me souviens notamment de GNAHOUA Kpin (paix à son âme). C’était un vrai passionné de l’ASEC Mimosas. Il était présent à toutes les compétitions dans lesquelles nous étions engagés. Que ce soit à Abidjan où à l’intérieur du pays, GNAHOUA trouvait le moyen de venir nous pousser, parfois en snobant les compétitions de football. Aujourd’hui, quels sont vos rapports avec tous ces nageurs ? Ils sont tous dans la vie active avec de grandes responsabilités pour certains. Je vois souvent TOPÉ Patricia et ses frères (Gilbert et Gabriel) qui sont devenus mes enfants. VREMEN Serge est là et dirige depuis 2011 la Fédération ivoirienne de natation et de sauvetage. Je suis en contact avec DIEYE Pierre Raphaël qui vit en France. KONÉ Amadou est installé aux États-Unis. Quand il est de passage à Abidjan, il n’hésite pas à partager des moments avec moi. Seul bémol, DIARRASSOUBA Ben Mameri m’a ignoré lors de sa cérémonie de mariage à Abidjan. Pour dire que le contact n’est pas rompu entre eux et moi. Êtes-vous toujours en contact avec les dirigeants de l’ASEC Mimosas ? Non. Je n’ai plus de rapport avec les dirigeants de l’ASEC Mimosas. La raison est simple. La section Natation était quasiment autonome avec le président BARBIER. Ce qui fait qu’en dehors du comptable d’alors, AMANI Jacques, nous n’avions pas de contact direct avec le PCA et les autres dirigeants. C’était donc de loin que nous voyions le PCA, généralement lors des célébrations de nos titres. Et, cette distance s’est maintenue avec l’arrêt des activités de la section. Mais le supporter de l’ASEC Mimosas que je suis, suit les activités du club et tient à féliciter les dirigeants pour le travail abattu. Je les encourage à continuer à faire de l’ASEC Mimosas un modèle.

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