Interview bilan de Coach Gigi : Une belle expérience
Après une première expérience sur
un banc de touche féminin, TRAORÉ Siaka Gigi l’entraineur de l’équipe féminine
de l’ASEC Mimosas livre ses impressions sur la saison des vice-championnes de
D1.
Comment avez-vous vécu cette première sur le banc d’une
équipe féminine ?
Mes débuts ont été compliqués dans cet univers nouveau mais
après avoir pris la mesure de la situation, on a vite fait de s’adapter et tout
s’est bien passé dans l’ensemble. Ce n’était pas évident !
La quête du titre a-t-elle basculé lors de la 1ère
défaite face à l’Inter ?
Pas vraiment. On perd certes contre l’Inter lors de la
phase aller et on se fait distancer de 5 points, mais on y croyait toujours
jusqu’à cette défaite fâcheuse sur tapis vert contre l’Africa Sport lors de la
phase retour. Une grosse erreur administrative qui a porté un coup au moral des
filles.
Nourrissez-vous des regrets si oui à quel niveau ?
En pareille circonstance, on nourrit forcément des regrets.
Honnêtement on pouvait faire mieux. Le titre était à portée de mains mais bon,
la deuxième place devient une belle consolation pour une première dans l’élite.
Félicitations à l’Inter, le champion.
Selon vous qu’est ce qui a manqué à l’équipe pour finir
championne ?
On n’avait pas une profondeur de banc. Et ça a été notre
plus grande difficulté. On a été en difficulté après chaque changement. C’était
assez compliqué mais on a essayé de faire du mieux possible. On y travaille
déjà en prélude de la prochaine saison.
Que faites-vous concrètement en vue des échéances à venir ?
Il faut d’abord renforcer l’effectif, doubler les postes de
sorte à créer de la concurrence afin d’amener les filles à un dépassement de
soi. Ainsi, seront-elles plus appliquées et concentrées dans le jeu. La saine
concurrence envisagée fera progresser considérablement toute l’équipe.
Parlons de OUÉDRAOGO Habibou, une pièce maitresse du jeu
offensif Mimos, meilleure buteuse de la saison avec 33 buts, coach pouvez-vous
nous parler de sa performance ?
Habibou OUÉDRAOGO est
une belle trouvaille. Une bosseuse qui a été récompensée par son titre de
meilleure buteuse de la D1 avec 33 buts. Assidue au travail, toujours
ponctuelle malgré qu’elle habite très loin de Sol Béni. Elle ne triche pas aux
entrainements. Elle a beaucoup de qualités pour aller loin et elle se donne les
moyens d’atteindre ses objectifs par son travail. Distinction méritée donc pour
cette joueuse très engagée et déterminée.
Quelles sont les autres satisfactions ?
En termes de satisfactions, je dois dire que l’arrivée de Nina
DABILGOU dans les perches nous a fait énormément de bien. Défensivement les filles ont été solides. La
preuve en 22 matches, elles ont encaissé 11 buts mais on doit faire mieux.
Autre satisfaction, toute la ligne d’attaque a été prolifique. Le seul bémol se
situe au milieu de terrain où on a un peu péché. Vous savez, le gros problème
du football féminin c’est l’absence de centres de formation pour les jeunes
filles. Ces dames, amoureuses de football se forment sur le tas. Quand elles arrivent,
on essaie de corriger leurs manques en pleine compétition. Pour toutes ces
raisons, nous disons qu’elles ont du mérite.
Pensez-vous que l’expérience de cette saison va aider
l’équipe à faire mieux la saison prochaine ?
Je suis arrivé en plein championnat cette saison, il y
avait des choses à rattraper, chose qu’on a essayé de corriger progressivement.
Les filles en sont conscientes. Elles reconnaissent qu’elles ont beaucoup
appris. Leur marge de progression est intacte. Personnellement, je suis très
optimiste et confiant pour la suite. L’expérience acquise cette saison devrait
considérablement peser dans la balance lors de l’exercice 2024-2025. On aura
notre mot à dire.
Qu’est ce qu’on doit retenir de plus important à l’issue de
cette saison ?
Honnêtement, j’ai été agréablement surpris de découvrir
l’univers du foot féminin et j’ai pris beaucoup de plaisir de mêmes que les
filles. Malgré la frustration d’avoir manqué le titre, ça reste une saison
satisfaisante. Je suis ravie de voir ces jeunes filles évoluer dans de bonnes
conditions pour apprendre, progresser et glaner des titres. C’est une
expérience de plus qui s’ajoute à mon arc. J’ai fait l’Académie MimoSifcom,
j’ai été champion de Côte d’Ivoire avec l’équipe professionnelle, j’ai pratiqué
l’équipe réserve, mais le football féminin, c’était du nouveau pour moi. Je
compte bien écrire ma petite histoire à ce niveau aussi.
Quelle différence faites-vous entre le football féminin et
celui des hommes ?
En termes d’intelligence de jeu il n’y a pas vraiment de
différence. Le football masculin est plus vivace, plus physique comparativement
au football féminin. On a oublié parfois qu’on avait à affaire aux dames en
leur imposant le même rythme d’entraînement que chez les hommes mais chose
curieuse, elles en étaient ravies.
Quel est l’avenir de GIGI avec les dames ? Souhaitez-vous à
l’image d’Hervé RENARD en France faire un retour dans le football masculin ?
Gigi continuera
l’aventure avec l’équipe féminine de l’ASEC Mimosas. J’ai un objectif à
atteindre avec ces joueuses, à savoir qualifier l’équipe aux compétitions
interclubs de la CAF et cela passe par le titre de champion qui est dans notre
viseur à tous.
La saison est terminée à quand la reprise ?
En
principe les vacances commencent ce vendredi. J’aurais un petit entretien
individuel avec chaque joueuse pour faire le point de leur saison, des
programmes de vacances leur seront aussi communiqués avant le déjeuner en leur
honneur prévu le même jour en présence du PCA, Me Roger OUEGNIN et de la
présidente, Mariétou DJIBO N’ZI.