Interview Massa Miracle COULIBALY (Coach de l’ASEC Mimosas Volleyball) : Bilan positif, mais …
L’entraîneur
principal de l’équipe de volleyball féminin de l’ASEC Mimosas, Massa Miracle
COULIBALY, n’est pas totalement heureux de la saison 2024-2025 de son équipe
qui s'est tout de même adjugée deux trophées. « Même si nous avons réussi à
remporter la Coupe nationale et la SuperCoupe, l’échec en finale du championnat
national reste amer à avaler, d’autant plus que c’était le plus gros défi à
relever », confesse-t-il humblement, dans cet entretien bilan.
Comment
jugez-vous votre bilan de la saison 2024-2025?
Nous
n’avons pas pu gagner le titre de Champion de Côte d’Ivoire. Pour autant, je
juge notre bilan positif, en me référant à notre parcours et à notre position
de leader au terme de la saison régulière. Nous avons dominé le championnat de
bout en bout, bien qu'étant une équipe en reconstruction. Grâce au Président CONGO
Ibrahim et ses collaborateurs dont Mme HAÏDARA TALL et DOSSO
Tiémoko, nous avons pu avoir quelques renforts pour mener une campagne que
d’aucuns déclaraient perdue pour l'ASEC Mimosas, avec de nouvelles joueuses
sans grandes expériences. Mais grâce au travail acharné, nous avons pu
remporter 2 trophées : La SuperCoupe et la coupe
nationale.
Peut-on
en déduire que votre saison a été une réussite ?
Je
ne le dirais pas. Au regard de notre situation de départ, notre bilan est
positif. Mais, nous n’avons pas atteint l'objectif principal et majeur qui
était de remporter le titre de champion de Côte d'Ivoire. Nous avons tout
réussi en étant la meilleure équipe du championnat avec seulement une défaite
avant cette finale. Malheureusement, nous avons déjoué dans le match le plus
important, contraignant l’équipe à une deuxième saison sans le titre de
champion. Mais nous nous engageons à corriger cela, la saison prochaine. En
attendant, je tiens à remercier, une fois encore, les dirigeants pour la
confiance placée en moi et pour tous les efforts consentis. Merci aux filles
qui font chaque jour des sacrifices malgré les difficultés. Je suis aussi
reconnaissant au Mur Jaune qui a été un soutien fort et fidèle, sans oublier,
vous, les médias pour votre accompagnement et votre professionnalisme.
En
analysant votre saison, qu'est-ce qui vous a manqué dans la reconquête du titre
?
Nous
avons manqué de beaucoup de choses. Déjà le rythme de travail ne permettait pas
d’être en jambe tout le temps. Pour y remédier, nous devons avoir notre propre
terrain d'entraînement ou un terrain plus accessible que le Stade CHAMPROUX
très souvent indisponible ou sans électricité. Des situations qui ont fortement
joué sur notre rendement. Ensuite, nous avons besoin d'un peu plus de moyens
financiers pour améliorer juste un peu les conditions de nos joueuses. Ce
détail, j’en suis sûr, apportera un peu plus de motivation, au regard des
résultats encourageants qu’elles offrent, avec peu de moyens.
Avez-vous
le sentiment d'avoir fait tout ce que vous pouviez ?
Bien
entendu. J'ai le sentiment d'avoir tout fait afin d'avoir de meilleurs
résultats. Malheureusement, alors qu’il faut au minimum 12 joueuses
compétitives pour faire tourner une bonne équipe de volleyball, nous avons dû
nous appuyer véritablement sur 7 joueuses. En gros, cette saison a été dure,
côté effectif et travail d'équipe où nous avons aussi été confrontés à
plusieurs cas de blessure. Toutefois, ce fut passionnant. Car, j'aime les défis
et je sais m'adapter, même quand c'est dur. Dieu merci, nous avons fait mieux
que figurer.
N’avez-vous
pas tout de même souffert de l'absence d'une joueuse d'expérience comme Gimena,
sur la fin de saison ?
Je
ne le nierai pas. Cette absence de Gimena a joué. Elle devait rentrer en
Argentine, son pays, à une date bien précise. Ce qui nous a quelque peu été
préjudiciable. Mais cela n’explique pas tout. Car nous avons pu compter sur
d’autres joueuses au niveau de la passe. Notre souci majeur a plutôt été le
manque d'attaquantes nominales pour parachever nos offensives. Nous avons dû,
durant toute la saison, exploiter les qualités offensives de nos contreuses.
Mais, ça, c’est très épuisant et ça finit toujours par jouer contre nous.
Quelle
est votre plus grosse satisfaction et votre douloureuse déception ?
Ma
grosse satisfaction a été de faire de l’ASEC Mimosas en reconstruction, la
meilleure équipe de la saison, avec seulement deux défaites (en 15 matchs),
toutes compétitions nationales comprises. Côté déception, notre défaite en
finale de la National Ligue 1 me hante. Même si nous avons réussi à remporter
la Coupe nationale et la SuperCoupe, l’échec en finale du championnat national
reste amer à avaler, d’autant plus que c’était le plus gros défi à relever.
Mais, ce n’est que partie remise. Nous donnerons tout pour améliorer cette
performance lors du prochain exercice, avec la confiance de nos dirigeants.
Car, notre équipe est perfectible.
Pour
la prochaine saison, que vous faudra-t-il pour améliorer les résultats ?
Nous
serons situés après la prochaine rencontre avec les dirigeants pour analyser la
saison écoulée et envisager les perspectives pour l’avenir. D’ores et déjà,
j’espère, avec leur accord, étoffer l’équipe actuelle, de sorte à disposer
d’une douzaine de joueuses compétitives. Ensuite, il nous faudra commencer
assez tôt les entraînements physiques (PPG), 1 à 2 mois avant le début du
championnat. Enfin, augmenter le nombre des séances d'entraînements, de 3 à 4
par semaine, en cours de saison, nous permettra de monter un peu plus en
puissance pour atteindre tous nos objectifs. Autant de préoccupations qui
seront analysées avec les dirigeants, dans les prochains jours.
Dans
l'ensemble, comment jugez-vous le niveau du volleyball ivoirien ?
Le
niveau du volleyball en Côte d'Ivoire est en train de prendre du volume. Nous
voyons de plus en plus de matchs très âpres voire indécis. Et le fait qu’aucune
équipe (Dames et Hommes) n’ait pu réaliser le doublé cette saison atteste bien
que la progression est générale et ne se limite pas à une seule formation. Par
ailleurs, notre participation honorable à la Coupe des Clubs Champions de la
Zone 3, avec la 2e place chez les Hommes et la 4e pour
nous, montre que notre niveau est bien proche de celui des meilleurs de la
Sous-région, à savoir le Burkina et le Ghana.
Quelle
est votre appréciation de l'apport des supporters ?
Les
supporteurs, c'est-à-dire les Actionnaires et les sympathisants mimos,
constituent notre second souffle. Une grande famille qui souffre et rit avec le
staff technique et les athlètes, dans chaque situation. Grand merci à eux. Ils
n’abandonnent jamais. Et cela nous fait beaucoup de bien sur le terrain.
Avez-vous
un message à l’endroit des dirigeants ?
En
plus de mes remerciements renouvelés pour la confiance et leur présence
régulière à nos côtés, je voudrais les inviter à continuer à croire en nous et
à nous pousser davantage. A l’endroit du PCA, Me Roger OUEGNIN, je prie
pour que Dieu lui accorde plus de force et de moyens pour parachever le
développement du club, de sorte à permettre aussi à la section volleyball
d’évoluer dans de meilleures conditions, afin de contribuer véritablement à
perpétuer la légende ASEC Mimosas.
Interview
réalisée par René KOFFI