La mauvaise programmation des matchs a plombé la mobilisation
Interview NOGBOU Miessan André (Responsable de la Zone Sud du CNACO)
A environ deux mois du
début de la saison 2025-2026, le Responsable de la Zone Sud du CNACO, NOGBOU
Miessan André dresse le bilan de sa structure au cours du précédent exercice.
Saluant les acquis, il s’est dit déçu par la faible mobilisation des supporters
dans les tribunes qu’il tente d’expliquer dans cet entretien. Lisez…
2 ans après votre officialisation comme responsable de la
Zone Sud du CNACO, comment se porte la structure ?
La Zone Sud se porte bien. Quand je prenais la tête de la
Zone Sud pour continuer l’œuvre de notre maman Suzanne KOUADIO, arrachée
à notre affection le 2 novembre 2022, nous étions à une vingtaine de comités
constitués. Aujourd'hui nous sommes 32 comités formés et 22 comités ad-hoc.
Nous aurions aimé faire mieux. Mais dans le contexte actuel où l’on est plus
préoccupé par sa survie, cette situation peut témoigner de la bonne santé de
notre zone.
Comment jugez-vous la saison de votre club, l’ASEC Mimosas
?
La saison 2024-2025 a été difficile au niveau de l’équipe
fanion. Après le départ des éléments clés de la cuvée 2023-2024, les nouveaux
n’ont pas eu une adaptation aisée. Ils ont fini par retrouver leurs marques en
fin de saison, avec à la clé, la 2e place qualificative pour la
prochaine Ligue des Champions. Toutefois, tout n’a pas été que désolation. La
satisfaction vient de l’équipe féminine qui a tout raflé. Au passage je tiens,
au nom de toute la Zone, à féliciter et à remercier tous les acteurs (dirigeants,
encadreurs et joueuses) de cette section, pour avoir ainsi honoré l’image de
marque de l’ASEC Mimosas.
Quel bilan dressez-vous de vos activités, au niveau de la
Zone ?
Notre bilan, sur cette saison, ne me satisfait pas. En
effet, sur les 32 comités que compte la Zone Sud, seulement 2 ont été
constitués depuis la dernière Assemblée Générale. Faute de moyens nous n’avons
pu faire mieux.
Par ailleurs, nous dénombrons 12 comités actifs dans notre
zone. C’est peu. Et notre plus gros challenge au lendemain de l’Assemblée
Générale Ordinaire du 13 juillet 2025, sera de nous battre pour, au moins,
augmenter le nombre de comités actifs. Déjà, nous avons établi un programme
pour des séances de travail avec chacun des 30 comités existant, en vue
d’identifier toutes les difficultés qui plombent leur bon fonctionnement. Puis,
nous verrons, au besoin, avec le Président du CNACO, les solutions pour les remettre
d’aplomb.
L’affluence des supporters dans les tribunes a-t-elle
répondu à vos espérances ?
La question est complexe. Mais je répondrais d’abord par
l’affirmative. D’autant plus que mes comités ont répondu à nos appels, en étant
présents dans les tribunes aux différents matchs de nos équipes ; puisque nous
étions aussi aux côtés des footballeuses, notamment. Toutefois, je tiens à
souligner que le déplacement de la masse n’a pas été ce que nous rêvions à
l’entame de la saison. Et cela désole énormément, moi en premier, en ma qualité
de responsable de la mobilisation dans la Zone qui abrite l’essentiel des
matchs de nos équipes.
Qu'est-ce qui, selon vous, pourrait expliquer la défection
des supporters ?
Les raisons sont diverses. De façon générale, le manque de
publicité autour des compétitions nationales et les programmations surprises et
les matchs les jours ouvrés n’ont pas favorisé la participation du grand
public. Ces facteurs ont vraisemblablement contribué à plomber la mobilisation
des supporters. En outre, le supporter lambda a des attentes, notamment au
niveau des résultats, voire de la prestation d’ensemble. Et quand il n’est pas
satisfait, il reste sourd à tous les appels lancés par leurs responsables que
nous sommes. Certains nous accueillent même avec des injures. Mais comme je
l’ai souligné plus tôt, la fin de saison en force de notre équipe fanion nous
donne des raisons d’espérer renverser la tendance, lors du prochain exercice.
Par ailleurs vous avez été un peu plus vus aux côtés de
l’équipe féminine. Comment devrait-on comprendre cette option ?
Effectivement, nous avons formé un groupe de soutien à
l’équipe féminine afin de l’aider à étendre la légende et la renommée de l’ASEC
Mimosas. Et, je suis heureux de constater que notre présence faisait plaisir à
nos joueuses, ainsi qu’à la Présidente de la section, Marietou DJIBO-N’ZI,
et à tout le staff technique et médical, que je tiens à remercier, une fois
encore. Grand merci à tous ces amoureux du football féminin qui ont répondu à
notre appel, en se disposant à toujours être aux côtés de l’équipe féminine,
tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays.
Le président du CNACO en analysant la saison écoulée a
indiqué qu’il faut repenser la mobilisation. Comment comprenez-vous cet
engagement ?
Je suis d’avis avec le président du CNACO. Il faut
effectivement repenser la mobilisation. Il le dit car lui-même est un homme de
terrain qui a eu à diriger plusieurs comités à l’intérieur du pays, partout où
il a exercé. Et je comprends par cet engagement qu’il sera davantage proche des
supporters, notamment ceux de l’intérieur, en marge des matchs hors d’Abidjan,
pour nous appuyer, nous ses mandataires qui sommes en contacts permanents avec
la base. Ils sont nombreux, les supporters de l’intérieur qui n’attendent que
ça, pour se savoir valorisés. Et, j’ai foi que ce contact direct permettra de
lever beaucoup d’obstacles et de raviver la flamme mimosas dans le cœur de
plusieurs personnes.
Que comptez-vous faire pour relever ce défi ?
Dans un premier temps, nous invitons les supporters à
prendre d’assaut l’auditorium de la Bourse du Travail de Treichville, pour
assister, nombreux, à l’Assemblée Générale de l’ASEC Mimosas le 13 juillet 2025
pour communier et échanger avec la haute direction de notre club. Ensuite, nous
allons continuer à maintenir le contact et à entretenir comme nous le faisons,
les supporters surtout les plus reculés. Nous devons être en permanence au
contact des Actionnaires et sympathisants des localités hors du chef-lieu de
zone, qui n’ont pas toujours l’occasion d’être dans les tribunes. C’est une
réalité que vit également mon collègue du Centre-Nord. Nous le ferons du mieux
que nous pouvons, en espérant le soutien accru du bureau central du CNACO. Car,
les zones sont vastes et il faut beaucoup de moyens; or nous n’en n’avons pas
suffisamment.
En résumé, quelles leçons tirez-vous de cette saison, pour
mieux préparer l’avenir ?
La saison 2024-2025 a été difficile tant au niveau de
l’organisation et la mobilisation des supporters que sur le plan du résultat
sportif notamment pour notre équipe fanion. Et cela pour diverses raisons dont
les mauvaises programmations des matches et les prestations poussives. Mais
nous avons foi en l’avenir. Pour le prochain exercice, où nos équipes masculine
et féminine seront engagées en Ligue des Champions, en plus des compétitions
locales, nous osons croire que les failles seront corrigées de part et d’autre
pour faciliter la tâche des mobilisateurs que nous sommes. Car les supporters
qui aiment l’ASEC Mimosas et qui sont prêts à tenir leurs places dans les
tribunes sont encore très nombreux.
Avez-vous une adresse spéciale à l’endroit de vos
collaborateurs et vos administrés ?
Je voudrais dire merci au PCA Me Roger OUEGNIN et à
son Conseil d’Administration, sans oublier le Président du CNACO, TAYORO
Franck-Timothée, pour tout le travail abattu pour maintenir à flot notre
club de cœur, l’ASEC Mimosas, dans ce contexte ivoirien très difficile. Travail
reconnu et salué récemment par la FIFA. Nous en sommes tous très honorés.
J’étends ces remerciements à mes collaborateurs, aux présidents des comités,
ainsi qu’aux Actionnaires, qui, malgré les difficultés, ne ménagent aucun
effort pour témoigner leur amour pour l’ASEC Mimosas. Ensemble, nous
parviendrons à écrire de nouvelles belles pages de l’histoire de notre club. On
n’abandonne jamais ! Car, Dieu est ASEC »