Le coup du marteau !
Au théâtre, ce sont 3 coups frappés au sol qui ouvrent le
rideau et lancent les acteurs dans leurs tirades. A la CAN, ce lundi 29 Janvier
à Yamoussoukro, ce fut un coup (de marteau ou d'autres choses) sur la tête que
les Sénégalais ont reçu de la part des Ivoiriens sur le rythme de la désormais
célèbre chanson de l'artiste TAM SIR qui fait danser tout un pays voire
un continent.
Les meilleurs scénaristes d’Hollywood, de Canal +, de
Netflix ou d’ailleurs n’auraient pas pu trouver une meilleure intrigue que celle
de l’équipe nationale ivoirienne, humiliée dans son fief par la 88e
nation du football mondial au classement FIFA, et renaissant de ses cendres
dans la capitale politique du pays imaginée et bâtie par son père-fondateur en
renversant, à la loyale, le champion en titre !
Scénario hautement improbable même si de nombreux signes
pouvaient laisser espérer un sursaut d’orgueil des Eléphants, notamment le
changement radical de staff pour insuffler un nouveau souffle à cette
sélection. Les choix forts opérés par les techniciens ivoiriens ont porté leurs
fruits et ils doivent tous être félicités pour cette prise de responsabilité.
Cependant, sans vouloir dévaluer l’apport du nouveau staff
dans cette performance mais afin, plutôt, de bien appréhender la suite de la
compétition, l’on peut raisonnablement dire que, contrairement à ce que l’on
peut penser, ce match contre les Lions de la Teranga était peut-être le plus
facile à gagner. Facile à dire après le match diront certains et ils auront
raison. Néanmoins, il faut reconnaître que les joueurs, fouettés dans leur
orgueil, étaient prêts à mourir sur le terrain pour ne pas revivre une nouvelle
débâcle après celle vécue quelques jours plus tôt et ils ne pouvaient, dès
lors, qu’adhérer à un discours de mobilisation et de révolte, qui plus est,
face à une nation que beaucoup voyaient supérieure.
La
suite sera toute autre et la route est encore longue pour revenir à Ebimpé et
laver l’affront ! Avec cette qualification pour les ¼ de finale, la côte des
Eléphants est remontée en flèche et elle ne fait plus figure d’outsider.
Nombreux sont les observateurs pressés qui la voient déjà en finale brandissant
le trophée au soir du 11 février. Ce changement de statut n’est pas aussi aisé
que cela à porter. On l’a vu lors du premier tour. Maintenant que l’on sait de
quoi cette équipe est capable, le challenge de l’encadrement de l’équipe
ivoirienne sera de reproduire 3 matchs de ce calibre, avec cette même mentalité
de guerrier, pour espérer aller au bout de cette aventure.
Benoît
YOU