« Nous sommes prêtes à tout donner »
FOOTBALL FEMININ Interview croisée/GOSSÉ Francine, YAO Kenza et FOFANA Aïcha
Notre interview croisée de cette
semaine regroupe 3 joueuses de l’effectif de la saison dernière, reconduite
pour le nouvel exercice. Elles nous relatent leur saison passée en D2 et se
projettent sur celle à venir, en D1.
Pouvez-vous, vous présentez à nos lecteurs ?
GOSSÉ : Je suis Francine,
joueuse de l’ASEC Mimosas, je suis latéral droit.
Kenza : Je me nomme YAO
Kenza Marie Ryanne, j’évolue au poste d’ailier gauche et droit, dans la
formation mimosas.
Aïcha : Je suis FOFANA
Aïcha, je suis polyvalente. Mais on m'utilise plus au poste de latéral
Comment vous est venue la décision de jouer au football ?
Kenza : Le football est
un sport que je pratique depuis toute petite. Je jouais avec les garçons au
quartier et en grandissant, cela s’est transformé en passion. J’aimais suivre
les matchs de football à la télé. J’ai par la suite intégré un club pour
entamer une carrière jusqu’à me retrouver maintenant à l’ASEC Mimosas.
GOSSÉ : Toute
petite, je trainais avec les petits garçons pour jouer au football.
J’accompagnais aussi mes frères lors des tournois de maracana dans différents
quartiers. En 2006, j’ai fini par annoncer à mon père que je voulais en faire
mon métier et il m’a aussitôt conduite à la Juventus de Yopougon.
Aïcha : J’ai épousé ce
métier par amour pour le football et grâce à mon père qui a toujours cru en moi
et m’a encouragée.
Comment vos familles respectives ont-elles accueilli votre
choix ?
Kenza : J’ai la chance
de bénéficier du soutien inconditionnel de mes parents qui sont toujours
prompts à m’encourager et me donner des conseils. Du coup, il n’y a eu aucun
problème. Au contraire, je ne reçois que des encouragements et soutiens de leur
part. D’ailleurs, je retiens une chose essentielle qu’ils n’ont de cesse de
répéter : « travaille dur et bien, car seul le travail paie »
GOSSÉ : Mon père a
accueilli la nouvelle avec joie. Il m’a toujours considérée comme son petit
garçon manqué. Il était mon premier fan. Mes frères, par contre, ont mis du
temps à l’accepter. mais ils ont
finalement compris que j’étais une vraie passionnée qui voulait juste
s’épanouir sur les aires de jeu.
Quel a été votre parcours avant d’arriver à l’ASEC Mimosas ?
Aïcha : J’ai joué
pendant 6 années à l’Africa Sports. On a été vice-championne au cours de la
saison 2019-2020 puis championne en 2020-2021. J’ai aussi participé au tournoi
UFOA B Dames avec ce club.
Kenza : J’ai
essentiellement joué avec l’équipe de Teco FC
GOSSÉ : J’ai commencé
par la Juventus de Yopougon puis j’ai joué 2 saisons avec un club de D2 du nom
de Pédia FC jusqu’en 2019. J’ai ensuite pris 3 années sabbatiques, car les
conditions de travail et la rémunération ne me convenaient pas.
Comment êtes-vous arrivées à l’ASEC Mimosas ?
Aïcha : J’ai entendu
parler du recrutement en vue de mettre sur pied une équipe féminine de l’ASEC
Mimosas. J’ai saisi l’occasion sachant que c’était le rêve de mon père de me
voir jouer dans son club de cœur. Je me suis présentée au test, à Sol Beni.
Dieu merci, j’ai été retenue à la grande satisfaction de mon regretté père. La
saison dernière, des problèmes administratifs m’ont empêché de jouer avec
l’équipe. mais cette saison, je
promets de tout donner pour rendre fier mon père depuis là-haut et tous les actionnaires.
Kenza : Dès l’instant
où j’ai entendu parler des tests à l’ASEC Mimosas, sans hésiter, je me suis
présentée. Et grâce à Dieu, le test a été concluant.
GOSSÉ : J’ai
passé les différents tests, à Sol Béni, comme la plupart des joueuses de
l’équipe et j’ai été finalement retenue.
Comment avez-vous vécu la saison dernière ?
GOSSÉ : La saison a été
passionnante et réussie. Nous étions toutes motivées et nous avons par la grâce
de Dieu atteint nos objectifs : la montée en D1 et le titre de champion de la
D2.
Kenza : Elle s’est très
bien passée même si personnellement ça a été un peu compliqué du fait de
certains pépins physiques. J’ai juste fait quelques apparitions. Cette saison,
je promets être au top de ma forme.
Aïcha : Je l’ai vécu
avec beaucoup de frustration, j’en avais gros sur le cœur de ne pas pouvoir
jouer vu que mon club précédent avait refusé de me libérer. J’ai bénéficié du
soutien de mes coéquipières et des responsables. Libre cette saison, je vais
donner le meilleur pour permettre à l’équipe d’être performante. J’invite les
Actionnaires à venir nous soutenir.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué en intégrant l’effectif
féminin de l’ASEC Mimosas ?
Aïcha : C’est
surtout la méthode de travail. À l’ASEC Mimosas on y met la rigueur et la
discipline avant tout. Les athlètes sont tenus de respecter les règles
établies.
GOSSÉ : Le
professionnalisme et les conditions de travail. Tout est mis à la disposition
du joueur pour lui permettre d’avoir une bonne marge de progression et prouver
sur l’aire de jeu. Franchement, nous sommes très bien encadrées.
Kenza : J’ai été
éblouie par le cadre et les conditions excellentes de travail. On se croirait
en Europe. C’est un bel apprentissage du mode de fonctionnement d’un club
professionnel. Il est clair qu’en quittant l’ASEC pour un autre club à
l’extérieur, il n’y aura pas de véritable dépaysement.
Qu’est-ce qui a milité en faveur de votre maintien dans
l’effectif ?
Kenza : C’est le
travail et l’engagement de chacune de nous, lors des entraînements et matchs.
Aïcha : Le travail. Je
n’ai certes pas pu jouer de matchs, mais le fait que la coach m’ait renouvelé
sa confiance me motive. Aussi, je travaille à donner le meilleur de moi lors
des séances d’entraînement en attendant le début de la compétition. J’ai le
devoir d’honorer la mémoire de mon défunt père, qui était un grand Actionnaire
dans l’âme.
GOSSÉ : Le travail, le
courage et la discipline nous sont inculqués. On essaie de ne rien prendre pour
acquis afin de travailler dur pour continuer à mériter la confiance du coach.
Comment vous projetez-vous sur la saison à venir en D1 ?
GOSSÉ : Pour
la saison à venir, on se prépare activement, car nous sommes certes promues
mais décidées à tout donner pour jouer les premiers rôles dans cette D1
féminine.
Kenza : On aborde la
nouvelle saison avec le même état d’esprit que la saison dernière. On fera tout
malgré la forte compétitivité pour répondre aux attentes de nos dirigeants et
des Actionnaires.
Aïcha : Les choses
sérieuses vont commencer. La D1 demande beaucoup de travail. Je compte mettre
mon expérience au service de l’équipe. Avec le travail et l’engagement
collectif, on pourra atteindre nos objectifs.
Après plus de trois semaines de préparation, comment vous
sentez –vous ?
Kenza : Il y a une très
belle ambiance. Les recrues se fondent peu à peu dans le moule. On est toutes
concentrées et appliquées aux entraînements. On se donne à fond pour répondre
présent dès l’entame de la saison.
Vous sentez-vous prêtes à relever tous les défis de la
saison ?
Kenza : Le club nous
fait travailler dans des conditions optimales de sorte à nous permettre de
faire des résultats, peu importe la pression. Le staff technique avec à sa tête
coach ADE travaille à avoir une équipe conquérante, compétitive et
efficace. Pression ou pas, nous comptons tirer notre épingle du jeu.
GOSSÉ : Nous sommes
déjà très motivées par les résultats de l’équipe masculine. On veut garder ce
mental de gagneur pour également faire de bons résultats
Aïcha : Je me sens
prête. L’équipe de l’ASEC Mimosas et la D1 sont de très belles vitrines. Je ne
compte donc pas rater cette opportunité qui s’offre à moi.
Quels sont vos objectifs personnels ?
Kenza : Je suis à
l’ASEC pour vivre ma passion et rendre fière ma famille. J’ai tout arrêté pour
le football et je compte prouver à mes parents qu’ils n’ont pas eu tort de
respecter mon choix.
GOSSÉ : Je
veux me mettre en valeur pour gagner le titre de Champion de Côte d’Ivoire et
participer à la Ligue des Champions CAF féminine.
Aïcha : L’objectif premier est de rendre fière ma famille et
surtout mon défunt père qui, de là-haut, sera, j’en suis sûre, heureux de me
voir porter ce maillot, briller et gagner des trophées, à commencer par le
titre de champion de Côte d’Ivoire 2023-2024.