Oui, cela se complique, mais …
Est-ce si étonnant ?
Le football n’a jamais aimé les évidences. Il préfère les rebondissements aux
scénarios tracés à la règle, les accrocs à la linéarité, les retours de flamme
aux certitudes. Il cultive l’incertitude comme un art, et il est bien utile de
toujours avoir en tête cette vieille maxime – « rien n’est jamais joué avant
le coup de sifflet final » !
Elle peut sembler
usée par le temps et les situations répétées, mais elle n’a jamais cessé d’être
vraie. Elle est la devise silencieuse de ceux qui refusent de baisser les bras,
qu’ils soient devant avec le souffle des poursuivants dans le dos, ou derrière
à la recherche d’un dernier miracle.
À trois journées de
la fin, la situation s’est tendue. Elle ne nous échappe pas totalement, mais
elle vacille. Le nul concédé face à la lanterne rouge du classement a laissé
des traces. Pas tant par son aspect comptable que par ce qu’il raconte : une
occasion manquée, une marche que l’on croyait franchissable, et qui se dérobe.
La deuxième place
était à notre portée. Elle est désormais plus incertaine. Quant à la première,
elle s’est habillée de brouillard.
Il faut savoir le
dire sans s’effondrer : nos chances de décrocher un 30e titre
national se sont amenuisées. Peut-être ne sommes-nous plus maîtres de notre
sort. Peut-être. Mais tant que l’arithmétique ne nous a pas condamnés, tant
qu’il reste une possibilité, même ténue, notre devoir est de la poursuivre avec
la dignité du sport et la foi de ceux qui n’abandonnent jamais.
Que faire d’autre ?
Se relever. Travailler. Y croire. Encore. Toujours. Car si, contre toute
attente, le destin venait à se renverser une dernière fois… que penserions-nous
de nos doutes ? De notre abattement trop précoce ? Il est facile de désespérer.
Plus difficile, mais plus noble aussi, de continuer à espérer même lorsque le
ciel semble s’assombrir.
Notre rôle, en tant
que supporters, amoureux ou acteurs de ce club, ce n’est pas de juger à chaque
contretemps, mais de soutenir sans relâche. Jusqu’au bout. Même si notre avenir
ne dépend plus uniquement de nos résultats. Même si le titre ne tient plus qu’à
un fil, ballotté au gré des résultats des autres.
Certains verront là
une forme d’acharnement ou de naïveté. D’autres y liront une foi qui dépasse
les calculs. Peu importe, au fond. Les états d’âme n’ont jamais marqué de buts,
ni arrêté une frappe. Et le regret est une mélodie qu’il vaut mieux ne pas fredonner
trop tôt.
D’autant qu’un autre
défi s’annonce déjà. Dès cette semaine, la Coupe Nationale viendra balayer la
déception pour proposer autre chose : un nouveau combat, une ligne d’arrivée
différente. Le football n’attend pas. Il avance. Sans cesse. Il oblige à
rebondir, à oublier, à recommencer.
C’est cela, aussi, sa
beauté. Cette façon de ne jamais s’arrêter. De toujours offrir une autre chance
à ceux qui veulent bien se relever. Le ballon continue de rouler. Et ceux qui
s’arrêtent trop longtemps sur un match, bon ou mauvais, sont tôt ou tard dépassés
par le rythme du jeu.
L’histoire n’est pas
finie. L’aventure continue. On n’abandonne jamais.
Allez
Mimos.
Benoît
YOU