Passer à la vitesse supérieure !

Au sortir de la rencontre organisée par la Fédération Ivoirienne de Football le mercredi 24 mai 2023 sur le thème du système de l’octroi de licences aux clubs mis en place par la Confédération Africaine de Football, il semble qu’un coup d’accélérateur a été donné par les différentes instances du football pour tendre vers une professionnalisation du football africain et notamment de ses clubs.
Ce sujet a été régulièrement abordé dans des colloques ou autres rencontres au cours des 15 dernières années et a même conduit à l’élaboration de règlements nationaux, mais sans jamais réellement déboucher sur des avancées concrètes, faute de réelle volonté d’application de la part des différents acteurs de notre sport. Sans préjuger de l’avenir, pourquoi a-t-on le sentiment que les choses évoluent dans le bon sens cette fois-ci ?
Tout d’abord parce que nous l’espérons vivement pour le développement de notre football et l’espoir faisant vivre, c’est un premier point essentiel. Certes totalement insuffisant, mais il a bien fallu s’en contenter au cours de ces dernières années.
Plus sérieusement, l’on note, de façon très claire, l’ardeur du Comité Exécutif de la FIF actuel, en place depuis une année, à mettre en place et appliquer de nouvelles règles visant à améliorer l’administration des clubs et à tendre vers plus de professionnalisation de leur part. Tous les clubs ont bien ressenti l’élévation du niveau d’exigence, et l’obligation qui leur est faite de justifier mensuellement l’utilisation des fonds reçus en est bien le témoignage.
De même, la CAF est, elle aussi, passée à la vitesse supérieure vis-à-vis des participants à ses compétitions interclubs qu’il s’agisse de la qualité des infrastructures pour les matchs de Coupe d’Afrique ou de l’augmentation des dotations versées aux clubs qualifiés.
Ainsi, l’obligation faite aux fédérations et aux clubs, dès la saison prochaine (qu’ils participent ou non à une compétition de la CAF), de remplir un certain nombre de critères (aux plans sportifs, des infrastructures, des dispositifs administratifs, juridiques et financiers) change la donne en rendant contraignant, pour la première fois, le respect de ces règles (amendes à l’appui).
Et les changements seront concrets avec, par exemple, l’obligation pour les clubs de Ligue 1 de disposer d’équipes de jeunes pour participer aux championnats U16 et U20 (masculin) et aussi d’une équipe féminine (directement ou par le biais d’un partenariat) pour les championnats de 1ère ou de 2e division. L’obligation de disposer d’un certain nombre de responsables diplômés à des postes importants dans les secteurs de l’administration ou des finances et de présenter des états financiers annuels audités par un auditeur indépendant sont d’autres critères auxquels nos clubs devront satisfaire.
Notre club, participant chaque saison aux compétitions interclubs de la CAF, est familier de ces règles et milite depuis de nombreuses années à l’établissement et à l’application d’un cahier des charges strict pour les clubs afin d’élever le niveau de notre football dans tous les secteurs. Et nous sommes convaincus que cela se traduira indéniablement, tôt ou tard, sur nos résultats sportifs nationaux et internationaux. Notre club en est la preuve vivante et nous espérons que la voie du développement est désormais lancée et qu’elle ne s’arrêtera plus !
Benoît YOU