Pour le respect des textes !

Les textes sont les bases légales de toutes sociétés, qu’il s’agisse de Constitutions, de lois, de règlements ou encore de statuts. Et leur respect, la base de tout État de droit sans lequel la vie en communauté est difficile.

 

Notre club s’est fait fort depuis 1990 d’en produire de nombreux pour encadrer son action et de les faire respecter par tous. Ainsi en fut-il avec les statuts de notre Association rédigés dès 1990, les règlements intérieurs de l’ASEC Mimosas et de l’AAFAAM (Amicale des Anciens Footballeurs et Autres Athlètes de l’ASEC Mimosas), la charte éthique, le cadre juridique du CNACO ou la charte du Mur jaune. Tous ces documents qui régissent la vie de notre Association sont à la disposition de tous et des sessions de sensibilisation sont organisées pour les faire bien comprendre, de sorte que chaque Actionnaire puisse se les approprier. L’existence de ces textes et l’attention portée à leur application sont certainement l’une des raisons de la stabilité de notre Association et donc de ses résultats depuis plus de 30 ans.

 

De même, les championnats de football en Côte d’Ivoire sont régis par les règlements généraux de la Fédération et les règlements spéciaux de chacune de ces compétitions, édictés pour répondre à des objectifs précis.

 

Ainsi en est-il du championnat féminin de Ligue 2 qui s’est achevé samedi dernier lors d’une finale disputée au Stade Robert CHAMPROUX entre l’ASEC Mimosas et TECO FC. Lors de la relance de cette compétition au cours de cette saison, la Direction Exécutive, la Ligue Amateur et la Direction Technique Nationale ont produit un règlement spécial de la compétition répondant aux objectifs fixés par ces différentes instances. Parmi ceux-ci, figurent notamment le développement des jeunes joueuses et c’est pourquoi, «afin de maximiser le projet de formation et de favoriser l’intégration massive de nos jeunes Joueuses U20», la règle suivante a été édictée en l’article 7.1 de ce règlement :

 

          - «Un nombre minimal de 6 joueuses U20 sur les 18 inscrites doivent figurer

          sur la feuille de match;

          - Trois (3) de ces joueuses U20 doivent débuter la rencontre».

 

Dans la même optique, afin d’améliorer le niveau des joueuses ivoiriennes et donc celui des sélections nationales, le règlement prévoit en son article 7.2 :

 

          - «Tous les clubs peuvent posséder dans leur effectif cinq (5) joueuses étrangères maxi, mais seulement trois (3) pourront figurer sur la feuille de

          match.

          - La DTN se réserve le droit de diminuer ce nombre de 1 par saison pour favoriser l’émergence et la progression du football féminin en Côte

          d’Ivoire».

 

Si l’on dit communément que le terrain est juge de paix en football, il ne peut l’être que dans le respect du cadre fixé sous le contrôle des instances compétentes de la FIF.

 

Sur le rectangle vert, TECO FC l’a emporté sur le score de 2 buts à 1 et a célébré en fin de match sa victoire et son titre. Au cours du match, nous nous sommes aperçus que 5 joueuses de cette équipe, figurant sur la feuille de match, étaient de nationalité nigériane. Ce qui contrevenait à l’article 7.2 du règlement cité ci-dessus. Nous avons immédiatement posé une réserve sur ce point et nous restons en attente de la décision de la Commission de Discipline de la FIF.

 

Cette décision aura peu d’impact pour notre club puisque notre accession à la Ligue 1 était déjà acquise à l’issue de la saison régulière. Les conséquences pourraient être plus graves pour le club fautif, mais si notre football veut s’engager dans la voie du professionnalisme, il se doit de ne pas tolérer de voir ses textes foulés aux pieds.

 

Que n’avait-on entendu lorsque notre club avait soulevé l’affaire BAMBA Ladji au milieu des années 90! Que l’ASEC Mimosas était prêt à tout pour gagner, même sur tapis vert, alors que le terrain avait donné son verdict! Près de 30 ans plus tard, cette histoire est toujours dans toutes les têtes et tous les acteurs du football ivoirien sont très attentifs à ne pas commettre d’impair sur l’identité des joueurs. Rien que pour cet effet pédagogique, cette action n’aura pas été inutile. Dans l’attente de la décision de la Commission de Discipline, souhaitons que la réserve posée ait ce même effet.

Benoît YOU