Supersub, indicateur d’un certain état d’esprit !

Les anglais ont toujours le don de trouver un nom pour chaque nouvelle situation et il n’est pas rare que ce terme entre par la suite dans l’usage de la langue française. Ainsi en est-il du mot Supersub, pour « super substitute » invité pour désigner les remplaçants entrant en cours de jeu et devenant décisifs par un but ou une passe décisive en fin du match. L’ancien attaquant international norvégien de Manchester United des années 90, Ole Gunnar SOLSKJAER, en a été le meilleur exemple, devenant ainsi une pièce maîtresse du dispositif du célèbre coach mancunien, Sir Alex FERGUSON, expert dans l’art de se servir de ses qualités de finisseurs en fin de match. Il a en effet inscrit 28 buts en carrière avec ce club en ayant démarré le match sur le banc : Un record.

 

Ce record n’est pas anodin et il ne peut être le fruit du hasard lorsqu’il est répété autant de fois mais plutôt d’une disposition d’esprit particulière qui fait de ces joueurs des atouts dans la manche d’un entraîneur qui sait les percevoir ou les révéler. Le norvégien expliquait qu’il profitait de sa position idéale sur le banc pour observer ses futurs adversaires, leurs déplacements et leurs points faibles afin d’être efficace dès son entrée en jeu alors que ceux-ci étaient un peu moins fringants après 70 minutes de jeu. Il n’est pas étonnant que ce joueur soit devenu par la suite un entraîneur au regard de ses qualités d’observation.

 

Etre désigné remplaçant n’est jamais un plaisir pour un joueur et peut parfois entraîner une réaction négative peu favorable à la performance d’un joueur qui peut être amené à entrer en cours de jeu. Dès lors, la bonne connaissance de l’état d’esprit de ses joueurs par un staff est indispensable dans le choix du groupe de joueurs à emmener au combat. Sera-t-il préférable d’emmener un joueur disposant de faibles qualités psychologiques en sachant qu’il sera sur le banc ou mieux vaudra le laisser à la maison pour qu’il ne perturbe pas le groupe du fait de son mécontentement ?

 

Certains entraîneurs ne parlent d’ailleurs plus de « titulaire ou de remplaçant » mais plutôt de joueurs qui débutent le match et de ceux qui entrent en cours de jeu. Cela est encore plus vrai au rugby, sport de combat dans lequel il est difficile pour un joueur de jouer tout un match à haute intensité. L’apport de ceux qui terminent le match y est d’ailleurs très souvent décisif, apportant de la fraîcheur et de l’impact.

 

Vous me voyez venir certainement puisque même s’il ne s’agit pas encore d’un Supersub (peu veulent le devenir en réalité), notre jeune attaquant, KARAMOKO Sankara, a montré de belles qualités techniques mais aussi psychologiques lors de notre 3ème match de Coupe de la Confédération en inscrivant le premier but de son équipe et en délivrant la passe décisive à son coéquipier KRAMO Aubin sur le second. Voilà ce que l’on attend de nos joueurs, d’être prêt à toute épreuve, de se mettre au service d’un projet collectif où chacun a sa place, des titulaires aux remplaçants mais aussi à ceux qui n’ont pas été retenus mais qui auront leur carte à jouer un jour ou l’autre pour défendre les couleurs mimosas.

 

Un match ou une compétition se gagne à 23 ou 30, disent désormais les techniciens !

Benoît YOU