Un an déjà…
Il y a tout juste un
an, la Côte d'Ivoire vibrait au rythme de la Coupe d'Afrique des Nations,
qu'elle accueillait pour la deuxième fois de son histoire, après l'édition de
1984. Les souvenirs de cette compétition restent gravés dans les mémoires : des
rencontres à rebondissements, la ferveur des 24 nations africaines en lice, la
découverte de stades flambant neufs et, pour notre club, l'honneur d'accueillir
à Sol Béni de nombreux acteurs du tournoi. La victoire finale des Éléphants fut
la cerise sur le gâteau, d'autant plus inoubliable au regard des circonstances
qui l'ont entourée.
Après de longues
semaines de célébration, quel bilan peut-on tirer de l'année écoulée pour le
football ivoirien ?
Tout d'abord, il est
indéniable que la Côte d'Ivoire a réaffirmé sa place sur l'échiquier du
football africain. Ses résultats sportifs et ses infrastructures de haut niveau
attirent aujourd'hui de nombreuses sélections africaines en quête de terrains
homologués par la CAF. Cette attractivité s'accompagne d'une stratégie
ambitieuse portée par la Fédération Ivoirienne de Football, qui gagne en
influence sur la scène continentale.
Parmi les héritages
les plus précieux de cette CAN, les infrastructures occupent une place de
choix. Depuis plusieurs mois, les clubs ivoiriens peuvent bénéficier de ces
nouveaux stades et terrains d'entraînement pour les compétitions nationales.
Une avancée majeure qui améliore la qualité du jeu et offre aux athlètes des
conditions optimales pour exprimer leur talent en toute sécurité.
Pourtant,
l'enthousiasme populaire observé lors de la CAN n'a pas perduré. La
fréquentation des stades pour les matchs de Ligue 1 ou de Coupe d'Afrique des
clubs reste décevante. Ce désintérêt, ancré depuis près de trois décennies,
pose un véritable défi : comment raviver la passion des supporters au-delà des
grandes compétitions internationales ? Mettre en place un véritable plan de
mobilisation des amateurs de football s'annonce aussi complexe que
l'organisation d'un tournoi d'envergure.
Enfin, le rayonnement
de la CAN 2024 a attiré l'attention des recruteurs du monde entier, avides de
dénicher de jeunes talents ivoiriens. Si cette visibilité peut être une chance
pour certains joueurs, elle suscite également des dérives. L'appât du gain semble
provoquer une course effrénée à la formation, souvent au détriment d'une
stratégie concertée et structurée. Il est crucial que les acteurs du football
ivoirien veillent à encadrer ce processus afin d'éviter certains excès pervers.
Désormais,
le regard se tourne déjà vers la prochaine CAN, annoncée comme la plus belle de
l'histoire. A chacun son tour d'organiser cet événement continental, mais nul
doute que celle vécue en Côte d'Ivoire restera dans les cœurs et les esprits
pour longtemps.
Benoît YOU