Une stratégie assumée
L’annonce de la signature de notre ancien joueur KRAMO
Aubin dans le club tanzanien de Simba a relancé un débat assez ancien parmi
certains commentateurs du football national sur l’incapacité de notre club à
conserver ses meilleurs joueurs, faute de pouvoir leur proposer des salaires
compétitifs face aux clubs européens, mais, ce qui les choque le plus, face à
certains clubs africains.
Ce
point est important à soulever puisque personne ne peut nier l’importance de
l’écart des revenus entre les clubs des championnats africains quand certains
clubs nord-africains, sud-africains et autres sont en mesure de payer des
salaires mensuels supérieurs à 5 ou 10 Millions de FCFA auxquels s’ajoutent des
primes de signature et parfois des indemnités de transfert de plusieurs
centaines de Millions FCFA.
Il
est certain que notre club n’est pas en mesure de rivaliser et d’entrer dans
cette compétition des rémunérations ni des recrutements faramineux. À titre
d’information, sur la saison 2022-2023, les revenus moyens de nos joueurs,
salaires et primes de match compris, se sont situés autour de 750 000 FCFA, les
cadres de l’équipe ayant pu toucher jusqu’à 1 Million de FCFA par mois en
moyenne. Ce n’est pas rien et personne ne fait mieux dans notre championnat.
Néanmoins,
cela reste insuffisant pour retenir un joueur en fin de contrat qui souhaite
monnayer, à juste titre, son talent, mais nous retiendrons que cela ne nous a
cependant pas empêchés de lutter et de battre cette saison certaines équipes
qui ont ces moyens et cette politique au niveau continental.
Nous
avons fait le choix de la raison, de l’équilibre et d’un modèle économique basé
sur des revenus issus en totalité de notre activité, les recettes de transferts
représentant près des 2/3 de nos recettes totales sur l’exercice 2022 comme
vous pouvez le découvrir dans ce numéro. Point de soutien de mécènes qui
permettrait d’accroître artificiellement nos moyens. Cette stratégie délibérée
et connue de tous a bien évidemment ses limites et nous en sommes conscients,
notamment dans l’espoir d’atteindre le plus haut sommet des compétitions
africaines. Nous comprenons que cela puisse entraîner une certaine frustration
chez nos fidèles supporters, mais ils peuvent tout de même se réjouir de nos
résultats sportifs de ces dernières saisons (pas si mauvais) tout comme de la
bonne santé de leur club qui ne cesse de se développer et de montrer une belle
image dans le monde entier. L’accueil de la CAF et du gotha du football
africain à Sol Béni, le mercredi 12 juillet, en est l’une des illustrations.
Enfin,
comme souvent, il n’est pas inutile d’élargir le spectre pour s’apercevoir que
cette réalité est celle vécue par la plupart des clubs du monde qui vivent dans
un environnement mondialisé, avec toujours des clubs plus riches à l’affût de
leurs meilleurs joueurs. Et cela, que l’on se trouve en Afrique, en Amérique du
Sud, en Europe ou ailleurs.
Benoît
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